Base des rôdeurs fantôme

Au sud-Est de Pacalord, au pied des montagnes, le chef Centaure observait la plaine depuis un petit promontoire.

L'armée de Xalick était passée il y'a peu. Le général chaotique avait découvert son repaire près de Pacalord et avait eu son lieutenant.

Pourtant il avait capturé son espionne... Xalick avait réagit très vite en en prennant un autre.

Les rôdeurs fantôme étaient composé de centaures, d'humains et d'homme-bête, tous attirés ici par une influence démoniaque. Ils voulaient se rebeller contre Kardaïs et faire abdiquer, voire tuer, Xalick.

Dans une cellule de ce poste se trouvait Asmodée.
Elle avait été repéré par un énorme coup de chance à la sortie du poste de Kardaïs, par un soldat verreux qui avait joint les rangs des traîtres.
Son repas à la taverne avait été empoisonné de soporifiques.

Asmodée était assise dans un coin de sa cellule, les yeux mi-clos, complètement muette. Elle n'avait quasiment pas parlé depuis ... qu'elle s'était faite avoir par cette bande d'abrutis. Elle même ne saurait plus dire à combien de temps cela remontait, elle avait simplement arrêté de compter.

Comment tout cela était arrivé ? Elle s'en rappelait comme si cela s'était passé il y avait à peine quelques heures. Elle n'était, et n'est toujours qu'une gamine de 17 années qui rêvait de gloire, qui voulait se faire un nom, qui voulait être crainte et respectée partout où elle allait. Et pour ça, elle voulut se faire enrôler par Xalick au sein de Kardaïs. Le général avait décidé de lui faire confiance, et elle reçut une mission : celle de démasquer les traîtres, les espions ennemis, et de les ramener mort ou vif. Malgré son jeune âge, elle en aurait été capable aux vues de son passé d'Inquisitrice pour la prestigieuse guilde d'assassin du "Dragon d'Opale", qui devait d'ailleurs avoir définitivement sombré à l'heure qu'il était. Enfin, elle était partie dans une auberge, premier endroit qui lui était venu a la tête pour trouver ses renseignements. Elle se rappelait tout à fait de cet imbécile d'ivrogne qui était venu la voir, et puis ... le trou noir. C'était à son réveil qu'elle s'était retrouvée ici, par miracle, ça, elle n'avait pas les détails mais se doutait bien de l'essentiel.

En attendant, elle se retrouvait dans une situation fort délicate, prisonnière d'une bande de zoulous dont le but, d'après ce qu'elle avait cru comprendre, ne devait pas être très gai pour le général de la Citadelle Noire.

Elle réfléchissait, du fond de sa cellule, elle en était aujourd'hui venue a une conclusion : elle avait le choix entre rester pourrir dans ce poste, ou tenter le miracle : une évasion ! D'un côté, elle restait prisonnière ce qui n'avait rien de réjouissant, et de l'autre, elle n'avait que très peu de chances de réussir, et même si elle y parvenait, elle ne savait ni où se trouvait Xalick à l'heure actuelle, ni même où elle se trouvait, et ne pourrait prévenir personne. Elle pouvait aussi tenter de remplir sa mission et de fuir non pas seule, mais avec la tête de celui qui dirigeait ce poste, là encore plus que minces, les chances étaient assurément nulles. Dans tout les cas, l'avenir s'annonçait bien sombre, mais elle se décida pour tenter d'au moins sortir de sa cellule !

Elle fit sortir de son poignet droit une fine lame de glace, et la fit disparaître aussitôt. Elle pouvait faire de même avec ses coudes ou ses genoux, comme avec ses ongles, c'était là sa seule arme. Elle avait apprit à tisser ces lames de glace grâce a ses maigres pouvoirs de semi démone, mais c'était plus qu'assez ! Elle prit alors une grande inspiration, avant de se jeter à l'eau : il lui fallait attirer ici quelqu'un ! Elle s'affala un peu plus contre son mur et se mit à crier le plus fort qu'elle pu :

-" HOHEEEEEEEE Y'A QUELQU’UN ? BANDE DE CRETINS ! J'AI BESOIN D'AIDE !"

Son but ? Si quelqu'un l'entendait, et en plus de ça daignait venir jusqu'à elle, elle jouerait la comédie pour paraître paniquée et mal en point, elle simulerait un mal quelconque, peut être qu'alors la personne viendrait voir de plus prêt de quoi il en retourne, ou bien enverrait quelqu'un, a la condition qu'ils aient quelque chose à faire de son état de santé. Si personne ne l'entendait ou que son sort n'intéressait personne en ces lieux, son plan tomberait directement à l'eau. Mais il fallait bien essayer ...

Bien évidemment un garde se trouvait devant la cellule d'Asmodée, l'humain avait déjà passé la moitiée de la nuit ici, il en était passablement barbé.

Cette petite troupe de rôdeurs était assez imposante mais elle avait surtout attirés des parias et des hommes que seul la richesse interressait, comme ce garde.

L'homme avait vu Asmodée et il serait bien allez "s'amser" avec elle pendant son sommeil, mais son capitaine risquait de lui décrocher la tête.
Aussi lorsqu'elle cria et qu'il su qu'elle était enfin eveillée, il regarda par la petite fenêtre à barreaux de la porte avec un sourire.

Ah, la donzelle est enfin reveillée! et ben ma belle, t'as le dos qui te gratte?

***Haha c'est ça, plaisante bien mon gros, on verra lequel de nous deux rira au final !***

Mais malgré tout, depuis que le garde lui avait parlé, elle se sentait moins sûre de son coup, une légère perte de confiance en elle, qui lui faisait douter. Elle eut tout a coup l'impression que jouer les martyrs ne l'aiderait en rien et la ferait plus passer pour une imbécile qu'autre chose. Elle décida non pas d'abandonner mais de changer la nature du mal qu'elle prétextait.

-" Très drôle. Si si, vraiment. J'ai surtout très faim, je sens que si j'avale rien, je vais tomber dans les pommes, tu vois ? Y'aurais moyen d'avoir quelque chose a se mettre sous la dent ou bien je dois me laisser mourir ici ?"

Voilà, sa paraissait certainement plus crédible que ce qu'elle avait imaginé au début, et si on consentait a lui donner ce qu'elle demandait, il faudrait bien qu'on vienne le lui apporter. Elle supposait qu'on ne se méfierait pas trop d'une adolescente apparemment désarmée. Ne restait plus maintenant qu'à voir le résultat.

L'humain fit une grimace, le jeune femme était attirante mais trop autoritaire à son goût. De plus il avait des ordres.

ça va! pas la peine d'en rajouter, on est pas des monstres il était prévu de te nourrir.

En effet Asmodée était une bonne monnaie d'échange mais il fallait qu'elle soit vivante.

Le garde fit appeler un confrère, lequel arriva avec de la nourriture, loin d'être un festin s'était tout de même très honorable pour une prisonnière.

Son collègue lui ouvrit la porte tandis que le nouvel arrivant, un homme dans la quarantaine, apporta le repas à Asmodée, elle n'était pas attachée et aucune arme n'ayant été trouvé sur elle, elle n'était pas apparu comme dangereuse.

Asmodée se redressa et s'appuya contre le mur, les bras croisés lorsqu'elle entendit la porte de sa cellule s'ouvrir. Il fallait qu'elle analyse la situation : il y avait un homme qui lui apportait de la nourriture, et derrière, près de la porte, l'abrutit qui attendait son retour pour fermer la porte. Si elle éliminait le premier, le garde serait peut être assez lâche pour refermer la porte. Si elle s'en prenait directement au garde, le second donnerait très probablement l'alerte. De plus, il n'y avait peut être pas qu'un seul garde. Tant de choses compromettantes. Mais elle devait prendre le risque ! Pour tenir parole envers Xalick, et se sentir moins vulnérable. Elle avait prit son choix.

Elle sourit et, lorsque l'homme à la nourriture s'approcha d'elle, elle le poussa violemment sur le côté, et courut droit vers le garde, faisant ressortir une lame de glace de son poignet droit. Elle visait la tête. Restait à espérer que le garde n'ait pas de bons réflexes, sans quoi son escapade serait encore plus compromise que la normale. Restait tout autant a espérer qu'il n'y ait pas d'autres gardes et que l'autre homme soit plongé dans un étonnement ou une incompréhension telle qu'il n'en donne pas l'alerte immédiatement. Si ces conditions n'étaient pas respectées, elle n'aurait plus qu'à courir le plus vite qu'elle le pourrait, le temps de trouver une solution. Mais avant tout, le garde ...

Le premier garde se retrouva par terre avec la moitié du plateau repas renversé sur lui, sous la surprise il n'eut même pas le réflexe de crier.

Le garde de la porte était un peu moins abrutit et essaya de fermer la porte mais il échoua à un rien, la lame de glace atteignit son front juste avant.
Il s'écroula mais la porte à moitié refermé fut heurté pas Asmodée qui se cogna asser fortement sur le montant. Rien de bien méchant si ce n'est un bruit assez sourd.

A présent il fallait agir vite, car le garde à terre prennait déjà son souffle pour hurler.

Asmodée se frotta le bras, maudissant la porte. A présent, l'homme encore en vie était sur le point d'hurler. D'où elle était, elle ne pouvait l'atteindre directement. Du moins, elle pensait. Ce qui lui fit avoir quelques secondes d'hésitation. Une goûte de sueur roula sur la peau ...

Trop tard ! Elle se rendit compte que son hésitation lui avait été fatale, le garde allait hurler, et elle ne pourrait rien y faire. Elle sortit donc de sa cellule en courant, sa lame de glace prête a frapper, et tourna vers la gauche. Elle courrait toujours droit devant elle, prendrait toujours vers la gauche, et tuerais tout ce qui se présenterait devant elle de manière hostile. Du moins, ça, c'était la pratique. En attendant, elle courrait.

*** C'est pas mon jour ! ***

Effectivement, dès qu'elle se mit à courrir, Asmodée entendit l'homme hurler à la garde.
Par chance la salle dans laquelle elle avait été enfermé n'était pas une geole souterraine, elle se trouvait au rez-de chaussée d'une assez grande bâtisse.

Il y'avait donc un assez large choix de chemins à emprunter.
lors de son premier virage à gauche, elle se retrouva dans un couloir avec de grande arcades sur le côté droit, mennant à un jardin intérieur à ciel ouvert.
Sur le gauche se trouvaient en tout trois portes assez espacées, au fond le couloir laissait un nouveau choix entre la droite et la gauche, mais arrivé à hauteur de la dernière porte avant le bout du couloir, deux gardes dont un humain et un homme-bête, arrivèrent de la droite, arme en main.

Les cris de l'homme ne s'entendaient déjà presque plus d'ici, pour le moment seuls ces deux gardes avaient dû entendre l'alerte.

Asmodée, voyant les deux gardes arriver l'arme en main, freina brusquement. Elle les regarda, sans dire un mot, se disant qu'il fallait passer coûte que coûte. Mais si ces individus étaient bien entraînés, elle risquait d'avoir un peu de mal à elle seule.

Elle eut alors une idée, qui avait de très grandes chances de rater, mais qui l'aiderait peut être. Elle continua de regarder les gardes, sortit ses deux lames de glace, fit jaillir deux lumières bleues de ses yeux et développa une aura de froid autour d'elle, faisant baisser la température de manière relativement conséquente autour de sa personne. Elle sourit alors aux gardes, un petit sourire sadique, et se mit à avancer vers eux, doucement. Le but de la "tactique" était qu'ils aient peur, même un rien, car pour elle la peur est un sentiment qui diminue les capacités de combat de certaines personnes, et augmente celles des autres. Elle serait bien loin d'une terreur paralysante, mais si elle pouvait en faire hésiter un des deux, ce seraient alors quelques petites secondes de gagnées avant la confrontation en deux contre un. De même, elle espérait que le froid régnant pourrait en plus entraver un rien leurs mouvements.

Elle allait maintenant arriver à la hauteur des gardes, se préparant à esquiver la moindre attaque, et bien sûr à contre-attaquer directement ensuite.

Les deux gardes s'arrêtèrent un instant, ils ne savaient rien de leur adversaire et venaient de comprendre que ce n'était pas qu'une espionne, Xalick n'avait pas pour habitude d'envoyer des incapables. Cela dit ils n'étaient pas spécialement effrayés, ils voulaient éviter de foncer dans le tas et commettre une erreur.

Ils reculèrent suffisamment pour permettre à Asmodée d'arriver vers le croisement où se trouvait en face d'elle une fenêtre. Les gardes avaient reculé dans le couloir de droite, vers la porte d'entrée.
C'est alors qu'un imposant centaure entra par la dite porte et arriva derrière les gardes. Il avait une grande balafre sur la joue gauche et son oeil en avait un peu soffert, il était toujours ouvert mais un peu décoloré. Armé d'une hallebarde immense il se stoppa devant les gardes et fit un sourire carnassier à Asmodée.

Tu as du cran jeune fille, lorsque nous t'avons capturé je t'aurais vu plus innoffensive. Mais ces lames de glace prouvent le contraire.

J'ai une proposition à te faire: aide nous à destituer le général chaotique et rejoint la troupe des rôdeurs fantômes, je penses que tu t'y feras une place assez vite.

Si tu refuses alors... tu ne sortiras pas d'ici vivante.

Asmodée pouvait vir au dehors par la fenêtre, le terrain était suffisamment dégagé et il n'y avait pas d'enceinte autour de la bâtisse. Seule une table trônait sur une terrasse avec semble-t'il un plan dessus et deux gardes humain autour.

Elle n'avait que deux options: discuter avec ce centaure qui avait tout l'air d'un chef ou passer à travers la fenêtre pour fuir.

Asmodée s'arrêta à l'entrée du troisième, et resta dans la même position, ne se "désarmant" pas. Elle écouta calmement ce que cette personne avait à lui dire, jetant parfois quelques petits coups d'oeil vifs par la fenêtre.

-" Qui êtes vous pour me demander cela ? Et puis, surtout, qu'est-ce que j'y gagnerais ? Car après tout, c'est ce qui m'intéresse."

Elle avait décidé de parler, non pas qu'elle souhaitait trahir sa faction, mais elle trouverait peut être un moyen de remplir sa mission première ou, au pire, glaner quelques informations utiles.

Le chef centaure se gratta nonchalament le menton avec un petit sourire.

Qui je suis? On me nomme Galrad le borgne, je suis le chef des rôdeurs fantôme.
Nous ne sommes qu'une petite troupe insignifiante par rapport à l'armée de Kardaïs mais nous avons de grandes ambitions, Xalick était déjà considéré comme trop gentil comparé à Syphiis, il nous apparaît plus que jamais comme complaisant vis à vis de nos ennemis, encore plus depuis cette trève ridicule.

Un ordre puissant n'aurait jamais été attaqué, pas même par cet ennemi inconnu qui semble secouer Rykros. Aussi cette période de trouble semble une bonne occasion pour reprendre le pouvoir.

En tant qu'ancien membre de la guilde du Dragon d'Opale, je penses que tu as une place parmis nous, et une très bonne place même.

Son sourire était éclatant, il était tout content de montrer à Asmodée qu'il savait qui elle était en réalité.
Bien sûr il ne comptait pas avouer qu'il s'agissait d'un énorme coup de bol puisqu'un de ses soldats était un ancien de la guilde qui avait miraculeusement échappé aux inquisitrices et avait reconnu en Asmodée l'une d'elle d'après sa description. Il faut dire que des jeunes femmes aux cheveux d'argent ne courraient pas les rues, dommage que le garde en question ne se soit pas souvenu du pouvoir de glace, cela aurait évité cette évasion.

Voilà aussi sans doute pourquoi Asmodée avait été capturée et non pas éliminée.

Asmodée regardait toujours ce fameux "Galrad le borgne".

-" Vos espions doivent être très bons pour vous avoir ainsi renseigné sur moi. A moins qu'il ne s'agisse pas réellement d'un espion. Mais qu'importe.

Je ne connais pas cette Syphiis, du moins je pense le deviner à présent. Vous voulez qu'un ordre puissant, inébranlable, règne sur Rykros, c'est cela ? Mais qui, d'après vous, a les capacités pour faire régner cet ordre, qui d'après vous serait aussi doué ? Vous peut être ? "

Elle secoua doucement la tête, et reprit :

-" Et puis, dites vous bien que le sort de cette île, que vos ordres régnants, je m'en fiche pas mal. Tout ce dont ce qui m'importe est ma propre personne. Alors, je le répète : qu'y gagnerais-je concrètement ? "

Elle attendit des réponses à ses questions.

Galrad se trouva bête, un petit silence s'installa tandis que les deux gardes derrières lui se regardèrent étonnés.
Cette garce avait un sacré culot!

Pour sûr, même si Zyo n'était pas directement responsable, c'est son influence qui avait décidé les rôdeurs fantôme à agir, Galrad était un guerrier très fort et expérimenté et il avait naturellement vu l'opportunité d'agir alors que le pouvoir de Kardaïs était secoué.
Par contre il n'avait jamais vraiment réflechit à ce qu'il ferait si il devenait le général en chef des armées chaotiques.

Serrant sa lance, il commença à s'agacer un peu.

Non mais tu es sacrément suicidaire toi! Tu n'as pas l'air de comprendre que c'est surtout ta vie que tu y gagnes!
Quand à remplir un rôle de chef fort, je suis tout indiqué pour ça!

Il se maîtrisa et reprit son calme, un chef qui s'énerve n'est pas crédible.

Je te l'ai déjà dit ce que tu vas gagner: la rennomée, la gloire, la richesse, tout ce qui t'interresse en fait. Si tu restes dans l'ombre de Xalick c'est son nom qui sera honnoré, toi tu ne seras qu'un pion.
Nous avons l'intention d'attaquer l'armée de Xalick à revers durant son expédition, si tu es des notres alors soit assuré que tu auras une place de haut vol chez nous, ne serait-ce que par ton caractère effronté.

Mais si tu refuses, alors prépares-toi à rencontrer la mort.

-" C'est vous, Galrad, qui ne semblez pas comprendre. Je suis la seule à pouvoir disposer de ma vie. De plus, si vous me connaissez si bien, vous devriez savoir que je ne rencontre pas la mort, je la sème sur mon chemin. "

Les paroles du centaure l'avaient faite réfléchir, c'est vrai qu'elle ne pourrait bien n'être qu'un petit pion dans l'ombre de Xalick, mais en même temps elle ne serait pas plus qu'"un des soldats" qui auront renversé Xalick, les gens malgré cela n'imagineront pas spécialement qu'elle ait existé. Elle était persuadée que Xalick saurait tenir sa parole, elle préférait lui rester fidèle. Mais malgré ça, elle devrait ruser.

-" Vous avouez que votre armée est ridicule, insignifiante par rapport à celle de Xalick, mais dans votre plan vous voulez l'attaquer. Je ne trouve pas celà très cohérent.. Comment comptez vous vous y prendre ? Car si j'était des vôtres, je n'aurait pas tant confiance en vous en sachant tout cela."

Elle fit un petit sourire amusé, car elle venait d'avoir une idée qu'il lui faudrait travailler rapidement. Le temps qu'il réponde et continue de proférer ses menaces s'il en éprouve le besoin. Il faudrait alors après le mettre en confiance..

Galrad fut plus déconcerté qu'il ne l'aurait cru par le sourire d'Asmodée. Mais ce petit jeu commençait à l'agacer, elle mettait le doigt là où cela faisait mal.

Evidemment que mon armée n'est pas aussi imposante que celle de Kardaïs! Mais c'est là que tu me sous-estime. Ne va pas t'imaginer que tu as de l'expérience parce que tu étais dans une guilde prestigieuse!
L'art de la guerre est autre chose: Xalick part en ce moment affronter l'adversaire qui menace Rykros, quel que soit le résultat de l'affrontement, il n'en sortira pas indemne.

Si il meurt alors nous n'aurons qu'à saisir l'opportunité, un de ses lieutenants prendra la relève et nous n'aurons qu'à nous en occuper, sinon à son retour, nous attaquerons son armée fatiguée par le combat et diminuée. J'ai ici parmis les meilleurs éclaireurs de Rykros, ils nous trouverons le terrain idéal pour une embuscade, et question embuscades, crois-moi je suis un expert, Xalick capitulera si il est intelligent et devra écouter nos conditions de reddition. Si il est stupide et s'entête, il mourra.

Le centaure était pour le moins fier de son plan. Même si il ignorait au juste quel route prendrait Xalick, en admettant que les éclaireurs soient efficace, sa tactique se tenait.

A présent je suis fatigué de discuter. Tu en sais assez pour prendre ta décision et trop pour refuser. Je veux une réponse dès maintenant, sans quoi tu peux dire adieu à la vie.

Se fut à Galrad de sourire, empoignant sa lance, prêt à charger avec ses deux soldats derrière lui pour intimider Asmodée.

Asmodée continua de sourire, croisant les bras sous sa poitrine.

-" D'après tes paroles, tu n'est encore nul part, tu ne fait que des supositions, tu n'as pas encore trouvé le terrain idéal, tu n'as pas encore ta stratégie dans les petits détails, tu n'as que le squelette de ton opération. De plus, n'oublie tu pas la trêve avec Lyrandya et l'armée libre ? Ils seront tous trois contre cet ennemi inconnu. Connais tu une seule armée en Rykros capable de résister aux trois factions unies ? Si cet ennemi y arrive, il continuera ses actions, et ce ne sera plus contre Xalick, mais toi, et tu seras seul avec ta petite armée, contre lui qui aura vaincu les trois autres.

Et si c'est le contraire qui se produit, alors l'armée de Xalick ne sera pas tellement affaiblie, et si c'était le cas, je pense qu'après telle trêve, au moins l'armée libre lui viendrait en aide. Tout cela alors que ton temps est compté … car je pense que Xalick à enfin trouvé qui se cachait derrière cet ennemi invisible ! "

Elle disait un peu n'importe quoi, espérant décourager un peu Galrad. Elle pensait que ses propos pouvaient se tenir, même sans savoir de quoi elle parlait.

-" De plus, tu ne m'intimide pas. Je n’appartiens à personne, je vais et viens, libre comme le vent. Seul l'argent me dicte mon camp. Xalick ne se méfiera jamais de moi, laisse moi partir d'ici, et je l'assassine, simplement, je te ramènerais sa tête sur un plateau d'argent. "

Elle fit un geste vers Galrad immédiatement après, lui indiquant de se taire.

-" Je sais ! Tu va me dire que je pourrais très bien alors aller trouver Xalick et tout lui révéler, et ce serait simple, c'est vrai. Mais dans ce cas là, je ne toucherais que la paie prévue par Xalick au départ pour avoir toutes les informations sur toi. Si tu es certain de pouvoir me payer plus que lui, je ne vois aucune raison pour ne pas retourner ma veste. "

Elle ressortit ses lames de glace, et regarda le centaure et ses hommes, en riant.

-" Toi qui as l'air de savoir tant de choses sur moi, tu doit savoir que l'argent est mon seul maître, ainsi que la gloire. Je serais de cette manière plus connue, connue comme l'assassine de Xalick, et non comme un de tes pions. A toi de voir, Galrad, je suis l'une des seules personnes à pouvoir approcher Xalick, à pouvoir être seule avec lui dans une seule et même pièce, je suis une personne dont il ne se méfiera pas le moins du monde.

Si tu refuses, alors il te faudra me tuer. Car je ne compte pas intégrer ton armée, alors que les promesses que tu fais à tes hommes ne valent mieux que celles de Xalick. Je n'ai pas la prétention de survivre à une confrontation, mais tu verrais alors comment meurt une Inquisitrice, et crois moi, tu ne seras pas déçu ! "

*** Et s'il refuse, je suis dans de beaux draps ... j'aurais vraiment pas de chance sur ce coup là ! ***

Le vieux centaure était borné mais pas stupide. Le discours d'Asmodée tenait debout, difficile de savoir quelles étaient les motivations de cette femme.
Question argent, Galrad ne se faisait pas de soucis, il pouvait payer, il pourrait la payer encore mieux une fois Xalick mort et en ayant la main mise sur les territoires chaotiques.

Cela dit il y'avait quelques petits soucis dont il ne pouvait être certain.

Le cercle de confiance de Xalick est très restreint, il se méfie de tout le monde. Je n'ai pas entendu dire qu'il était secondé par une inquisitrice, ce qui ne peut signifier que deux choses: soit tu es avec lui depuis peu, soit tu a toujours été très discrète.

Grattant sa barbe il reflechit quelques secondes, il n'aimait pas cette méthode mais il voulait assurer son coup. Il n'avait pas monté les rôdeurs fantôme comme une pitoyable petite bande.

Soit, tu iras tenter de tuer Xalick pour nous, ou mourir en essayant. Mais je vais m'assurer de la fidelité de tes services, j'ai dans ma troupe un sorcier qui utilisera sur toi un sort de quête. Ainsi je serait tranquilisé sur ta bonne foi, si tu nous a mentit et que tu ne tues pas Xalick avant la nouvelle lune, tu mourras.
Etant donné le risque supplémentaire que te fais courir ce sort, tu seras dédommagé en conséquence.
Alors, acceptes-tu?

Un sourire malsaint s'affichait sur son visage, il ne se ferait pas embobiner par la donzelle.